• Les NDE avec le docteur Charbonnier

    Dr Jean-Jacques CHARBONIER sur les NDE, EMI, positives et négatives, la vie après la mort etc

    Avec le docteur Charbonnier

     

     

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    Les preuves scientifiques d'une vie après la vie

     

     

     

    Le Dr Jean-Jacques Charbonier, anesthésite-réanimateur à Toulouse,travaille sur la question depuis 23 ans.
    Il a écrit bon nombre de livres et d'articles scientifiques sur la question. (D.R.) 


    18% des personnes qui frôlent la mort racontent avoir vécu une 
    expérience connue sous le nom de NDE (acronyme pour Near death 
    experience, pour Expérience de mort imminente (EMI). D'après les 
    statistiques, ils seraient 20 millions en Europe.

    Les témoignages foisonnent (lire notre article d'avant-hier) et,
     quels que soient leur pays, leur âge, leur sexe, leur situation sociale, leur culture ou leur religion, leurs récits présentent d’étranges similitudes et se déclinent presque toujours à l’identique.
    Une énigme qui divise la communauté scientifique.



    Le docteur Jean-Jacques Charbonier est médecin anesthésiste-réanimateur et médecin référent à Toulouse. Conférencier, auteur de plusieurs ouvrages sur ces questions qu’il étudie depuis plus de 23 ans il est convaincu que des recherches de grande ampleur doivent être menées sur ce sujet

     

    Réponses aux questions de sur planète révelations aux usagers !



    Pourquoi vous êtes-vous spécialisé dans ce domaine ?
    Lorsque j'étais jeune médecin généraliste, j'ai été appelé par les pompiers pour venir en aide à un jeune homme gravement blessé incarcéré dans sa voiture après un accident.

     Il fallait le transfuser très rapidement. Je me suis retrouvé à son contact, mais trop inexpérimenté je n'ai pas pu le sauver. Il est mort sous mes yeux, mais j'ai vu « l'étincelle de vie » qui partait dans ses yeux. Aussitôt j'ai ressenti sa présence, invisible mais vivante et joyeuse à mes côtés. En un instant ma vie a changé et j'ai décidé de retourner faire 3 années d'études supplémentaires pour me spécialiser dans l'anesthésie-réanimation.

    Comment conceviez-vous les choses à l'époque ? Sans doute comme tout ceux qui ont étudié la médecine. J'étais persuadé que mort n'était que la dégradation chimique du corps et le néant.
    Comment étudiez-vous ce phénomène ?

    J'ai rencontré des centaines de personnes qui m'ont raconté leur expérience. J'ai aussi enquêté auprès des soignants, des infirmiers, des médecins. Bien sûr, ils n'en parlent qu'en privé, tous ont peur que ça nuise à leur réputation, qu'on les prenne pour des fantaisistes. Mais pendant ce temps-là, il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive plusieurs nouveaux témoignages.


    Les sensations, que certains nomment EMI, touchent-elles beaucoup de monde ?
    Enormément. D'après l'étude du cardiologue néerlandais Pim van Lommel, publiée dans la revue médicale de référence The Lancet en 2001, sur 344 patients réanimés d'un coma secondaire à un arrêt cardio-circulatoire, 
    18% (62 patients) décrivaient une EMI. D'après une étude menée par Melvin Morse, un pédiatre américain de Seattle, 70% des enfants ayant frôlé la mort racontent une histoire analogue.


    Ces expériences seraient donc liées à l'age ?
    Pas exactement. Beaucoup de scientifiques pensent que la différence ne tient pas au ressenti, mais au fait que les adultes ont plus de mal à témoigner sur ce sujet. De peur du ridicule probablement. De la même manière, on rencontre plus de cas d'EMI en Occident qu'ailleurs. Mais ce n'est pas une raison culturelle, mais parce que dans les pays riches, on a plus souvent les outils médicaux pour sauver les gens qu'au coeur du Sahara.


    La plupart des experts s'accordent à dire que les témoins qui racontent ces expériences ne mentent pas, et ont la sensation de vivre vraiment quelque chose. Mais ça ne prouve rien sur une hypothétique « survie de l'âme ».
    Nous savons maintenant que 15 secondes après un arrêt cardiaque le cerveau cesse de fonctionner. Statistiquement, on compte deux minutes dans le meilleur des cas avant qu'il ne soit possible de porter les premiers secours. Donc, les gens qui témoignent de ce qu'ils prétendent avoir « vu » pendant l'arrêt de leur cerveau sont bien, techniquement, « cérébralement morts». Cela est indubitable. Comment expliquer alors que des témoins, dont le cerveau ne fonctionne pas, soient capables de raconter ce qu'ils ont vu, entendu, senti, y compris ailleurs que dans la salle où ils sont ? Et que ce soit vérifiable par les personnes présentes.


    Vous avez des exemples ?
    Des centaines. Généralement on cite le cas de Pamela Reynolds. Cette américaine étaient opérée d'un anévrisme au cerveau. Les chirurgiens ont utilisé un mode opératoire consistant à abaisser sa température corporelle à 15,5°C et à mettre en place une circulation sanguine extracorporelle. De ce fait, elle a été maintenue 45 minutes avec un électroencéphalogramme (EEG) plat. Sans aucune activité électrique détectable dans son cerveau donc.
    Selon son récit, elle est « sortie de son corps » et a pu raconter en détail, après coup, toute l'opération à laquelle elle aurait assistée de l'extérieur : les anecdotes entre infirmières, les instruments chirurgicaux utilisés, puis un tunnel et de la lumière. Une enquête très sérieuse et précise a été menée par cardiologue américain Michaël Sabom qui établit que tout ce qu'à raconté par Pamela Reynolds est exact. Je pense aussi à une personne aveugle de naissance qui a su décrire parfaitement, jusqu'au visage et à la couleur de peau, un soignant qui lui avait dérobé ses bijoux, alors qu'elle était elle aussi en état de mort cérébrale. Une étude menée sur les NDE d'aveugles de naissance par deux médecins américains, Kenneth Ring et Sharon Cooper, montre que ce cas n'est pas rare.
    On pourrait citer mille autres exemples frappants qu'on retrouve de toute façon dans la littérature médicale.


    Une NDE peut-elle réellement être à l'origine de changements dans la vie de quelqu'un?
    Bien que cela dépende en grande partie du contenu et de la "profondeur" de leur expérience, la plupart des personnes rapportent un important bouleversement dans leur conception de la vie, ce qui entraine de nombreux changements souvent difficiles à expliquer et à vivre.
    Le cas plus souvent rapporté est une disparition de la peur de la mort (mais non de la souffrance). Très fréquemment, ce sont les buts mêmes de la vie qui sont remis en question : le succès (sur les plans financiers et sociaux en particulier) perd tout intérêt, les valeurs d'amour, d'altruisme et de connaissance prenant la première place. Tout cela est difficile à comprendre pour la famille ou les amis, qui ne reconnaissent plus et parfois rejettent une personne qui "n'est plus la même". Mais, en général, c'est "l'experienceur" qui ne trouve plus d'affinités avec ses anciennes connaissances ou avec son entourage en général. Les divorces sont d'ailleurs relativement fréquents dans les suites d'une NDE.


    Beaucoup de scientifiques, sceptiques sur ces questions, considèrent qu'il s'agit d'une réponse psychologique à la perception de la menace de mort par le cerveau. Avec la présence de doses massives d'endorphines et de sérotonine qui font vaciller la conscience... Certains affirment aussi que le cerveau "revit" la naissance, avec le tunnel, la sortie au jour et la maman accueillante au bout.
    D'un point de vue scientifique, le déclenchement de l'Expérience de mort imminente est sans aucun doute relié à des phénomènes neurobiologiques dans le cerveau. Mais comme je l'ai dit tout à l'heure, au bout de 15 secondes il ne fonctionne plus du tout. Il faut donc trouver autre chose. Par ailleurs, le contenu extrêmement riche et complexe des EMI ne peut être réduit à une simple illusion ou à une hallucination produite par un cerveau en souffrance à l'instant de la mort. La réalité de l'expérience humaine n'est pas exclusivement déterminée par des mécanismes neurologiques, et la signification de cette expérience ne peut se réduire aux simples processus neurologiques qui accompagnent sa survenue dans le cerveau. 
    De toute façon, l'idée ancrée chez tout le monde que le cerveau produit la conscience comme le foie produit la bile est sujette à caution.


    Ce n'est pas le cas ?
    L’esprit se limite-t-il seulement aux activités neuronales capables de traiter mécaniquement l’information ? La nature de la conscience n'est pas aussi claire qu'on voudrait nous le faire croire. Toutes les recherches en neuroscience et en science cognitive montrent qu'on ne sait finalement pas vraiment de quoi il retourne sur ce sujet.
    La conscience envisagée comme la finalité de l’activité du cerveau est contestée par certains scientifiques, notamment par le neuropsychologue canadien Mario Beauregard, qui a travaillé dans un programme sur cette question sous l'égide de l'ONU, qui considère que le cerveau n'est qu'un récepteur. Un outil physiologique pour la conscience qui n'en n'est pas le produit.


    Depuis quelques années, un nombre sans cesse grandissant de centres de recherches, de laboratoire et d'hôpitaux s'intéressent aux EMI. C'est une mode ?
    En réalité, les avancées scientifiques et médicales nous permettent de sauver infiniment plus de personnes de la mort qu'autrefois. Autrefois, 99% de ceux qui faisaient un arrêt cardiaque mourraient. Ils ne revenaient pas pour raconter quoi que ce soit. De nos jours, des millions de personnes font l'expérience de la mort clinique, et sortent de l'hôpital sur leurs deux jambes. Il n'est pas étonnant alors qu'ils parlent, témoignent, s'intéressent à ce qui s'est passé et posent des questions à la science.


    Vous pensez que c'est un nouveau champ de recherche qui s'ouvre ?
    Oui. Pour deux raisons. La première c'est qu'on s'est rendu compte que les gens qui gardaient pour eux ces expériences et n'en parlaient pas, développaient plus de névroses que les autres. Et que les témoins, les experienceurs comme nous les appelons, jugent tous que leur EMI est l'expérience la plus importante de leur vie. Au point que tous en reviennent changés. Par ailleurs, les témoignages des experienceurs aident énormément les soignants dans les unités de soins palliatifs, comme le fait le psychothérapeute Eric Dudoit à la Timone, à Marseille. 
    C'est utile aussi pour les patients suicidaires.
    Ensuite, les recherches concernant la méditation médicale ont permis d'assister à des exemples d'OBE (Out of Body experience, expérience de sortie du corps). L'arrivée de l'hypnose en remplacement de l'anesthésie pour les opérations du cerveau est d'ailleurs un des épiphénomène de la révolution de la science sur toute ces questions.


    La communauté scientifique reste néanmoins réticente à aborder ces sujets.
    La science s'occupe de faits et de phénomènes objectifs qui peuvent être enregistrés, testés, mesurés et autant que possible reproduits. Une NDE est une expérience subjective, nous n'en avons connaissance que par le témoignage de la personne qui dit l'avoir vécue. Pour cette raison, certaines personnes pensent qu'elles ne sont pas réelles, puisque ne représentant pas une preuve physique, et ne peuvent donc faire l'objet d'une étude au sens scientifique du mot.
    Inversement, d'autres scientifiques jugent les NDE aussi scientifiquement valides que n'importe quelle autre expérience personnelle intense. Mais si aucun témoignage ne représente à lui seul une preuve, leur accumulation et la cohérence qui se dégage de leur étude, dans la mesure ou la plupart de leurs caractéristiques communes semblent indépendantes de quelque facteur personnel que ce soit, oblige à envisager que quelque chose se passe.

     

     

     

    Les points de vue d'autres scientifiques

    Les NDE vues par le professeur en psychiatrie Bruce Greyson, qui étudie le phénomène depuis 30 ans
    « D'emblée il pourrait s'agir d'hallucinations. Pourtant, ce qui est curieux, c'est que les hallucinations sont de natures très variées, souvent liée à la religion, à la culture, au milieu social et au sexe, tandis que les témoignages de NDE se déroulent toutes sur un même modèle, qui est partagé sur la planète entière. »

    « Par ailleurs, nous avons fait faire des tests cliniques à tous les témoins et aucun ne présentait de signes d'une maladie mentale. »

    « Les personnes qui ont traversé une période de délire et d'hallucination en conservent en général des dommages. Elles s'isolent, développent des penchants paranoïaques, elles s'éloignent des autres. Tandis que les personnes qui racontent une NDE changent profondément en bien. Elles développent leur ouverture d'esprit, elles deviennent plus empathiques avec autrui. »

    « En tant que psychiatres, nous mettons en oeuvre énormément d'énergie pour que les patients changent des choses minimes dans leur vie. Sans y arriver toujours. Chez les personnes qui ont vécu une NDE, le changement est profond, radical et positif. Comment quelques secondes d'un rêve pourraient-elles bouleverser une vie entière ?»


    Les NDE vue par le cardiologue Pim Van Lomel

    « L'idée qui consiste à dire que la conscience est produite par le cerveau doit être reconsidérée. Cela n'a jamais été prouvé. Ce n'est qu'une hypothèse. Et selon cette hypothèse les expériences de mort imminente durant un arrêt cardiaque avec arrêt du fonctionnement cérébral est purement impossible. »


    Le point de vue de l'antropologue Allan Kelehar, chercheur à l'université de Bath (Grande-Bretagne)

    « Les témoignages de NDE sont présents dans le monde entier. Dans toutes les cultures et de tous les temps. Bien sûr les mots changent : les témoignages de peuples de chasseurs-cueilleurs ne parlent pas de tunnel (qu'ils ignorent), mais vont évoquer une traversée de l'ombre, ou bien un bateau dans la nuit noire. Mais tous les témoignages et toutes les traditions parlent de basculement d'une réalité à l'autre, d'une traversée sombre, d'une rencontre avec des défunts, d'une vie qui défile et d'un jugement, d'une rencontre avec une grande lumière. D'amour. Avec des mots différents. »

    « Par ailleurs, tout ceux qui parlent de cette expérience soulignent leur difficulté à l'exprimer avec des mots. Tant cette expérience leur paraît ineffable. Et tous reviennent changés, avec de nouvelles valeurs et un accent porté sur l'amour, le désintérêt des choses matérielles. »

    « Je pense que ce type d'expérience n'est pas de nature mystique. Que ça se produit depuis des millions d'année. Que ça a beau être une aventure extraordinaire, ça appartient malgré tout à la gamme des expériences 
    humaines. »


    Pour les neuroscientifiques

    Le professeur Olaf Blanke, neurologue de l'EPFL de Lausanne (Suisse) a réussi à reproduire la sensation de « sortie du corps » chez des patients en stimulant électriquement une partie du cerveau.

    Ce phénomène est généralement interprété comme un processus psychopathologique, car certaines pathologies mentales font état de sensations similaires. En particulier, l’OBE est souvent associée à deux autres formes de phénomènes autoscopiques : les hallucinations autoscopiques et l’autoscopie, rapportées par des patients psychiatriques souffrant de schizophrénie, de dépression ou de désordres de la personnalité. Néanmoins les hallucinations autoscopiques (le sujet reste dans les limites de son corps mais voit son corps dans l’espace extrapersonnel depuis sa perspective visuo-spatiale habituelle) et toujours décorporation dans les OBE, les sujets souffrant d’heautoscopie n’expriment généralement pas clairement une sensation de décorporation, mais ne sont pas capable de localiser facilement leur moi.
    D’autre part, la vision de leur propre corps est souvent tronquée (uniquement vision de la tête ou du buste) et celui-ci est perçu comme actif (comme un double dans un miroir).

    Colloques à Montpellier et Marseille

    Un colloque a d'ailleurs lieu sur ce sujet à Montpellier (Espace Pitot) les 24 et 25 novembre prochain. Les 2e rencontres internationales ont lieu les 9 et 10 mars prochain à Marseille (parc Chanot). Longtemps considéré comme fantaisiste, le sujet devient un sujet d'étude scientifique à part entière. (Source)


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